Rendre toute la Grèce libre au 20e siècle lors des guerres des Balkans était le but d’Elefthèrios Vènizèlos, un des plus grands politiciens grecs.
Ce n’est qu’au tout début du 20e siècle que la Grèce se libère tout doucement du joug ottoman turc de 400 ans. Au dessus de la ligne Prèvèza-Volos (la 2nde moitié de la Grèce au nord), les choses sont cependant beaucoup plus difficiles. Tout juste après 1910, la Grèce et les autres états de la région péninsulaire sud des Balkans (Bulgarie, l’ARYM, et l’Albanie) ont compris qu’il fallait, une fois pour toute, se débarrasser tous ensemble de la Turquie, puisque cette dernière ne reconnaissait pas leurs droits nationaux. Cette alliance fut réussie, grâce au Premier Ministre grec Elefthèrios Vènizèlos. Suite aux deux guerres balkaniques de 1911-1912 et 1912-1913, la Grèce a réussi à agrandir ses frontières. Elle a repris les îles de Crète, de Chios, de Lesvos, de Samos et de Lemnos et la Macédoine de l’ouest.
Lors de la 1ère guerre mondiale (1914-1918), la Grèce n’a pas tout de suite été engagée dans le guerre, suite à un conflit politique entre E.Venizelos et le roi de Grèce Constantinos 1er. Ce désaccord séparait les Grecs en deux camps mais finalement, c’est l’opinion du Premier ministre qui a pris le dessus, suite à des éléctions. La Grèce est entrée en guerre avec l’Entente et le roi Constantinos a dû quitter le pays (1917). Après la victoire de l’Entente et la fin de la 1ère guerre mondale (1918), la Macédoine de l’Est et la Thrace de l’ouest (1919) sont libérées. Le plus grand succès diplomatique de Vènizèlos, c’est que les Alliés ont accepté qu’il lâche l’armée grecque à Smyrne et en Asie Mineure (carte plus bas à gauche et photo plus bas à droite). Le but était de reprendre l’Asie Mineure où les Grecs étaient fort présents depuis l’Antiquité.
L’Asie Mineure perdue. Suite au Traité de Sèvres (1920), il était prévu que cette grande région d’Asie Mineure soit annexée à la Grèce cinq ans plus tard. Selon le même Traité, la Thrace de l’Est (Sauf Constantinople, aujourd’hui Istanbul), le complexe des îles du Dodécanèse (sauf Rhodes et Kastellorizo) et les îles de l’Egée de l’Est (avec Imbros et Tènèdos) reviendraient à la Grèce. On parle là du plus grand territoire jamais retrouvé dans l’histoire contemporaine de la Grèce. Le problème est que le Traité de Sèvres pour la Grèce n’a jamais été reconnu par la Turquie. Le nationaliste Mustafa Kemal Ataturk emmène donc l’armée Turque à la poursuite des Grecs qui gagnaient toujours du terrain en Asie Mineure. On parle alors de la guerre d’Asie Mineure, laquelle s’est terminée brutalement et violemment avec la Catastrophe de Smyrne (1922) où un million de réfugiés grecs se sont retrouvés éjectés vers la Grèce. Certains généraux qui ont fait la guerre en Asie Mineure se sont révoltés, ont puni les responsables et ont nié pour une 2e fois le roi de Grèce Constantinos.
Le Traité de Lausanne (1923, carte plus haut à gauche) permet à la Grèce de garder les frontières actuelles que vous connaissez, sauf l’Epire du Nord et les îles du Dodécanèse, lesquelles sont gardées par l’Italie jusqu’en 1947. Jusqu’à l’aube de la 2e guerre mondiale en 1939, la Grèce s’est concentrée sur la reconstruction du pays. Elle a dû se mobiliser pour intégrer et faire vivre décemment les réfugiés des années 20 sur toute la côte est de la Grèce (Athènes, Thessalonique et sa région, Volos etc). Elle s’est ensuite attaquée à redresser son économie, l’éducation, les aides sociales et l’armée. Pour réussir dans cette dernière tâche, elle a pris soin de résoudre pacifiquement ses problèmes avec les pays voisins des Balkans (1930-1940). Elle a même signé un Accord d’Amitié avec son ancien ennemi, la Turquie (1930).
La chute d’Elefthèrios Vènizèlos. La situation politique du pays n’était pourtant pas stable, vu que les forces politiques ne pouvaient se mettre d’accord sur qui pourrait être le chef du pays. Un référendum en 1924 prend place car d’un côté, il y avait ceux qui soutenaient une démocratie sans roi (dont les supporters de Vènizèlos) et d’un autre côté, il y avait ceux qui voulaient que le roi rentre et que la situation en Grèce change (plus de guerres interminables et de restrictions qui épuisent le peuple grec). C’est en 1935 que le Royaume de Grèce réapparaît.
La dictature de Ioannis Mètaxas. C’est à travers cette époque de conflit politique qu’apparaît le Général Ioannis Metaxas pour imposer un régime dictatorial, ayant de son côté le roi Georges II (fils du roi Constantinos). Il a été aidé par la situation politique internationale, puisque la plupart des pays européens à l’époque ont un régime de type dictatorial. Pendant cette période de dictature, on poursuivait tous ceux qui étaient contre le parti de Mètaxas et surtout contre ceux qui étaient communistes. Les libertés politiques du peuple grec étaient aussi limitées. A cette époque de l’entre deux guerres, la Grèce est fortement influencée par l’Europe à travers les initiatives littéraires et artistiques de grands intellectuels Grecs qui se sont attachés à renouveler la vie spirituelle grecque. On distingue Georges Sèfèris (1900-1972) et Odyssèas Elytis (1911-1996). Ils ont tous les deux eu le prix Nobel de Littérature (G.Sèfèris en 1963 et O.Elytis en 1979).
La guerre du “non” en 1940 (photos plus haut), C’est le 28 Octobre 1940 que l’Italie déclare la guerre à la Grèce. L’armée grecque à la frontière albanaise, en dépit de maigres forces militaires et d’un hiver rigoureux avec de la neige, a réussi à repousser loin derrière sa frontière les forces italiennes. Le soutien du peuple grec est émouvant. La guerre est réussie mais l’envahisseur allemand avec Hitler entre dans le pays en Avril 1941.
Quelles sont vos impressions en lisant cet article ? Moi, je me rends compte que la Grèce est entourée de forts ennemis depuis toujours (les plus dangereux, les Turcs). L’oeuvre de la Grèce pour la liberté n’est pas facilitée par la mentalité de discorde existante dans la société grecque.
Qu’auriez-vous à dire de cette période avant l’occupation allemande ?
Et Recevoir ma Newsletter ?
Laisser un commentaire