Que voir sur l’île de lesbos ou la terre des Dieux ? Albert Camus était tombé amoureux de l’île de Lesbos, comme moi.
L’été avant la mort d’Albert Camus (1913-1960), sa mort trouvée dans un accident de voiture. Leto Katakouzinou, femme de l’intellectuel psychiatre Grec Angelos Katakouzinos, dans son livre “Συντροφιά με τον Καμύ” (en Francais “En compagnie de Camus”) révèle ces mots de Camus en ce qui concerne le village de Sigri sur l’île de Lesbos “C’est la terre des dieux, je vais vivre ici, peut-être pour toujours”…
C’est en Juin 1959 lorsque Camus écrit sur son voyage à Lesbos. Je traduis en francais (comme cela ne s’est jamais fait jusqu’à maintenant) ce qu’a écrit Leto Katakouzino dans son livre, s’étant appropriée les propos de Camus :
“Il devait aller à Sigri, un petit village de pêcheurs sur la côte Ouest de Lesvos, le printemps suivant. Là-bas, il envisageait de terminer un travail sur une pièce de théâtre. Le théâtre, sa grande faiblesse. Soi-disant, il venait de Lesvos. Il y était allé en bateau, lequel appartenait à son ami Gallimard. Je crois bien que l’artiste peintre Prassinos était avec eux. A Mytilène, un peu malades, les habitants, sans savoir qui ils étaient, s’occupèrent d’eux avec un tel soin et une telle chaleur humaine que tout ceci toucha profondément le coeur sensible de Camus.
“Plus tard, quand nous débarquames à Sigri, je restai émerveillé devant l’austérité pittoresque du paysage, ces gens simples, la forêt pétrifiée, en écoutant aussi le mythe sur cette autre forêt soi-disant ensevelie dans les fonds marins. C’est ici que je veux vivre et écrire (je me suis dit à un moment donné) oui, exactement là, près de la mer, dans cette maison éloignée de tout !”
“Que dit l’étranger ?” demanda un des habitants curieux tout autour de nous. Et quand mon ami lui expliqua, le propriétaire de la maison lui dit, la main sur le coeur : “Prends-la, elle est à toi. Viens-y et restes-y autant de temps que tu veux !”. “Vous voyez !” . Exclama Camus rempli d’enthousiasme : “C’est la terre des Dieux ! Tout ce que tu demandes, on te le donne […] Elle est très belle, ton île, Angelos, belle et masculine.” , continua-t-il. “Les oliveraies, les collines verdoyantes, les tendres courbes, les odalisques plaqués argent fléchissent sous l’air Egéen, s’accordent harmonieusement aux hautes montagnes masculines dont les femmes sont nonchalamment fières allongées à leurs pieds. Des montagnes qui regardent loin à l’horizon vers l’Est, fières héritières de la philosophie Ionienne. […] Mais au-delà de la grande histoire de l’île, je suis très impressionné par ses habitants. Là où tout porte à croire qu’ils sont secs comme les chênes autour d’eux, tu découvres en eux les sèves psychiques, des trésors cachées, tel l’argent de leurs olives”.
“C’est là-bas que je vivrai, Angelos, sur ton île. Mais sur la côte Ouest, sur le rocher nu du village pittoresque des pêcheurs. Qui sait, peut-être pour toujours…”
Camus, emporté par cette idée, parlait et parlait sous forme de monologue, comme souvent cela lui arrivait. Et le cercle se referma. Précieuse bague au doigt, c’était les fiancailles de Camus avec notre pays, la Grèce. […]
Sigri , île de Lesvos en Grèce
J’ai decidé il y a un mois déjà d’aller a Sigri à Lesvos, en autres pour voir la beauté du site si merveilleusement décrit par Albert Camus il y a 50 ans. Et voilà, je suis arrivée d’Athènes en avion avec mon mari depuis une semaine. En effet, c’est un superbe endroit ! Nous séjournions aux Evangelia Studios (réservez ici si vous voulez). L’appartment est simple et près de tous au village et super vue sur l’Egée. Rien à dire…
Albert Camus avait raison. C’est un endroit pittoresque calme et magnifique ! Le coucher du soleil est onirique ! J’avais besoin de repos et en fait je n’ai pas beaucoup quitté le village. J’ai adoré mon séjour d’une semaine au village de Sigri. Nous déjeunions souvent au restaurant Remezzo, hyper sympa avec super vue sur la mer…
Les habitants de Sigri (peut-être 300, selon les dits) sont très occupés avec la pêche, l’élevage, les activités au port et le tourisme mais Sigri reste tranquille encore. Nous sommes allés visiter les endroits suivants,
- Le Musée d’Histoire naturel de la Forêt Pétrifiée de Lesvos existe dans le but d’étudier, protéger, sauvegarder et mettre en valeur la forêt pétrifiée de Lesvos, qui est un “monument naturel” préservé avec une reconnaissance mondiale. Le musée est situé dans la à Sigri au centre de la zone protégée de la forêt pétrifiée.
- La forêt pétrifiée de Lesbos créée il y a 15 millions d’années. Des troncs fossilisés sont dispersés sur une superficie de 150 km2 autour des villages Sigri, Eressos et Andissa dans l’ouest de Lesvos. La visite des 4 parcs en plein air de la forêt pétrifiée est un monument inégalé de la nature à voir absolument. On a le parc de Sigri, le parc de Plaka Park, le parc de Balli Alonia et le parc marin de Nissiopi sous la responsabilité du Musée pendant la saison estivale.
- La belle plage du coin. Il y a beaucoup de belles plages sur l’île comme celles d’Aghios Isidoros et de Skala Kallonis mais la grande plage de Skala Eressou est la plus belle plages de sable de l’île de Lesbos mais elle n’est pas organisée.
- Les châteaux de Lesbos sont en assez bon état (construits au 14e sc). Ce sont des forteresses bâties initialement par les Byzantins et reconstruites au 14e par la puissance gênoise. Il y a le château de Mytilène mais aussi le château de Molyvos. Les villages ont été occupés en 1462 par les Ottomans ayant rasé Constantinople et pris la Grèce.
Découvrez la Grèce et visiter la Grèce en allant à Sigri à Lesvos sur les recommandations d’Albert Camus et vous ne regretterez pas. Je peux vous l’assurer…
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Sur La Grèce, qui, non, décidément n’est pas “morte” (contrairement à ce que soutiennent certains intellectuels dont Dimitris Dimitriadis), je vous renvoie à l’un de mes articles que vous pourrez lire grâce au lien ci-dessous.
Cordialement
Jean-Claude Villain
http://www.lesauvage.org/2012/08/non-la-grece-n-est-pas-morte