L’île de Psara, dans ce coin de terre de la Grèce

Sur l’île de Psara, dans ce coin de terre de la Grèce près de l’île de Chios, on découvre toute l’histoire contemporaine des îles du Nord-est. Une petit île aride et rocheuse assez curieuse et si calme.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Où est Psara ? C’est une île grecque à l’est de l’île de Chios. Elle a une superficie de 45 km2 et elle compte 400 habitants permanents. Le point culminant de l’île se trouve à 500m d’altitude. Psara se trouve à 80 kms de Chios et vous y arrivez après 3h30 de traversée en ferry. On peut prendre aussi un ferry du Pirée (durée du voyage : 6 heures). L’île vit du tourisme, de la pêche et de la production de miel. Antipsara est un îlot inhabité à l’ouest de Psara.

 

Que voir sur l’île de Psara. C’est une île qu’on aime pour son côté sauvage. On peut admirer ses rochers chauves et ses petites baies arides. Ses côtes font apparaître le profil de l’île subjugant qu’on ne se lasse de regarder. Les magnifiques 60 chapelles de l’île sont entretenues par ses habitants. J’ai aimé cette île pour son calme et sa simplicité.

Le port de Psara. On y trouve quelques tavernes et des petits cafés plutôt sympas. Je suis allée à Psara de retour de mes vacances à Chios il y a déjà pas mal d’années (2005) mais l’île n’a pas tant changé. Où loger à Psara ? On peut trouver des chambres sympas au port à pas cher.

Paliokastro ou l’arête noire se trouve à l’extrémité sud de la péninsule de Paliokastro, laquelle embrasse le port du côté ouest. On y va a pied en partant du sud du port. Sur le rocher anciennement forteresse (on ne voit plus que quelques ruines éparses), on peut voir un sobre monument de commémoration avec tout près, tout en haut, les églises de Ste Anne et de St Jean le Prodrome. Les 120 derniers combattants de l’île essayant de défendre leur île se firent exploser devant 2.000 Ottomans venant les massacrer.  La vue claire de Paliokastro est à couper le souffle. Vers le nord, on distingue le village de Psara, construit dans un petit bassin formé par les collines autour. Sur le côté est, on voit le port et à l’ouest, on aperçoit l’imposante et grande église St Nicolas (photo tout en haut).

Le village de Kavos (photo plus bas à gauche) au nord-est du port remet en mémoire la période de la révolution grecque avant 1824. On peut encore voir des ruines mais aussi les maisons des combattants Argyris et Giannaris. La maison de l’amiral Apostolis est assez bien préservée.

 

 

 

L’arête noire

 

 

 

Spitalia (photo plus bas à droite) au port était un hôpital d’accueil des grands voyageurs de Psara. En quarantaine, on voulait voir si ces derniers n’étaient pas victimes de maladies épidémiques. C’était un bâtiment à cinq chambres dont chacune avait un toit vouté et une cheminée. Aujourd’hui, c’est un restaurant.

 

 

 

 

 

 

L’ancienne école (photo plus bas à gauche) au port. C’est un bâtiment traditionnel, propriété de l’amiral Nikolis Apostolis. Il a été bâti en 1810 de grosses pierres carrées calcaires de plusieurs couleurs. De 1810 à 1821, c’était la Chambre de Commerce de l’île. De 1824 à 1912, autrement dit tout au long de l’occupation turque contemporaine, c’était le siège des Turcs (Konaki) . De 1912 à 1928, c’était la première école primaire. Aujourd’hui, c’est la propriété de la municipalité, laquelle essaie de prendre des mesures pour restaurer ce bâtiment qui devrait abriter le musée de Psara.

 

 

St  Nikolaos

 

 

 

Les églises de Psara. 1. L’église de la Métamorphose du Sauveur (en grec Metamorphossis tou Sotiros) est la cathédrale de l’île. Elle fut construite en 1770. Elle servait d’école pendant les longues années de Turcocratie.  2. L’église en marbre et aux 60 marches de St Nicolas (photo plus haut à droite) fut construite en 1785. Elle comprenait 67 fenêtres et 7 portes pour faire entrer la lumière. Α côté, on peut voir l’ancienne assemblée de l’île.

Le monastère de la Dormition de la Vierge (en grec, Kimissi tis Theotokou). C’est à 15 kms du port en allant vers le nord.  On se trouve à 500m d’altitude (le point culminant de l’île) et on découvre, du côté nord de la montagne, le monastère. En son sein, on peut voir le four, la salle à manger, la vieille citerne et le moulin à farine. On peut le visiter le dimanche. La vue des cellules du 2e étage sur la côte sauvage nord est subjugante.

 

 

 

 

 

Histoire de l’île. Dans l’antiquité, cette petite île portuaire s’appelait Psyra. Un château fut construit pour que les habitants soient protégés des pirates qui sillonnaient les mers surtout au 17e sc. Ses habitants vivaient du commerce maritime et de la pêche.

Le massacre de Psara. A la fin du 18e sc, les habitants de Psara arrivèrent à éviter de justesse la destruction de l’île par les Turcs. Jusqu’en 1824, l’île était assez autonome et prospéra assez, de manière à avoir 45 navires. En fait, c’était la 3e force navale grecque du pays, après celles des îles d’Hydra et de Spetsès. L’année 1821, à Pâques, les habitants de l’île levèrent le symbole de la liberté : un drapeau blanc avec la croix rouge du Christ. Aujourd’hui, on y retrouve souvent des drapeaux comme celui-ci (photo à gauche).

 

 

 

La révolution grecque  ou la guerre d’indépendance des Grecs contre le joug ottoman se déclara d’abord sur les îles à Psara. Les Turcs arrivent sur l’île le 22 juin 1824 avec 140 bateaux et 14.000 janissaires (Grecs ayant été pris très jeunes à leurs famillles et étant élevés dans l’armée turque… une ironie folle) et massacrèrent 15.000 habitants de l’île. Beaucoup de filles furent vendues comme esclaves. Peu de survivants ont pu s’enfuir. On parle de l’Holocauste final de l’Arête Noire quand on se réfère aux 500 combattants de Psara s’étant réfugiés dans le Paliokastro ou l’arête noire de la montagne. Ces derniers, morts pour la Patrie, constituent l’apothéose de la cause grecque. Le grand poète Dionysos Solomos leur dédia un poème très connu en Grèce (que j’ai traduit en français ci-dessous) et le célebre peintre Nikolaos Gyzis consacra à Psara un tableau merveilleux (ci-dessous).

 

A Psara, sur l’arête noire,

en marchant seule, la Gloire

admire ses brillants jeunes héros

et sur sa tête, elle porte une couronne

de peu d’herbe faite

restée sur la terre déserte…

 

Néa Psara. Les Psarianis (habitants de Psara) ayant réussi à se sauver de la Catastrophe s’enfuirent et fondèrent Néa Psara (à Erétria) sur l’île d’Eubée. Ce village leur rappelait “Palia Psara” de l’île de Psara. Beaucoup des habitants sont retournés sur leur île (après 1864). L’île de Psara retourna à la Grèce en 1912.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Aimeriez-vous visiter l’île de Psara, vous aussi ?  

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