L’histoire du komboloï

En vous promenant, vous voyez des hommes d’un certain âge en train de jouer avec une sorte de gros chapelet entre les doigts mais quelle est l’histoire du komboloï ?

Ces hommes semblent passer leurs temps en toute désinvolture en laissant glisser de grosses perles pas toujours brunes sur une corde entre leurs doigts (photo plus bas à gauche). Et puis, pour plus d’activités, ils tournent bruyament en va et vient leur komboloï entre les mains (photo plus bas à droite). Les manières de s’occuper avec le komboloï sont diverses selon les humeurs de chacun.

 

 

 

 

Le mot “komboloï” du grec kóbos signifiant nœud et -logio (-λόγιο) signifiant collection. On dit aussi que le mot signifie « σε κάθε κόμπο, λέω προσευχή» autrement dit du grec en français « pour chaque nœud, je dis une prière » (décrivant le mode de fonctionnement des chapelets). Les komboloïs sont vendus partout en Grèce, même dans les kiosques dans la rue. Ceci dit, les komboloïs en matériaux précieux sont très prisés aussi bien parmi les Grecs de Grèce que ceux de la diaspora. A travers toute l’histoire du komboloï, on dit que la sensation du toucher de ces douces perles détend le corps et calme l’esprit.

Type de perles du komboloï.  Il existe différents types de perles faites de matériaux rares comme l’ambre qui est constitué de résine fossilisée de conifères enfouie pendant des milliers d’années sous la terre. Elle se solidifie progressivement sous l’influence de la température. Ses nuances varient du brun au jaune, rarement au rougeâtre. La plupart des ambres contiennent des résidus végétaux et même de petits insectes. Nous comprenons donc que lorsque nous parlons d’un matériau qui est sous terre depuis 40 ou 50 millions d’années, son entretien du à sa valeur est primordial. Les komboloï peuvent être faits de perles d’os, d’argent, de verre, de corail ou tout simplement de noix de muscade etc.

Quelle est l’histoire du komboloï ? La première apparition substantielle d’une sorte de komboloï se trouve en Inde au 15e av.J.C : 108 petites boules pour 108 prières. Plus tard, avec l’émergence du bouddhisme en Inde en 560 av.J.C, pour aider aux prières, il réapparait sous le nom de Mâlâ. Mille ans plus tard, il arrive dans le monde islamique. Le service des pières musulmanes comporte 99 perles immobiles sur leur corde, autant que les grâces attribuées à Allah par le Coran (3 sections de 33 perles). La centième perle plus grosse représentait l’achèvement d’un cycle de prières au Dieu. Dans le komboloï grec, tel qu’il s’est formé à partir des siècles de domination ottomane en Grèce, ce nombre n’a pas été gardé mais la plus grosse perle oui. Les Grecs ont réduit le nombre de perles (mobiles) à 23 et ont gardé le petit ponpon avec fils appelé en grec “founta”.

Le komboloï chez les Chrétiens. Dès 1260, en rentrant des Lieux Saints vers l’Italie, la France et l’Allemagne, les Croisés avaient le komboloï musulman. Saint Dominique l’a changé et l’a adapté aux croyants chrétiens. Ce komboloï de prière est composé de 5 groupes de 10 petites perles immobiles presque toujours noires. Une plus grosse perle est au sommet. Les catholiques Français l’ont appelé “chapelet”, les Italiens “rosario” et les Allemands “Rosenkranz”.

En Grèce, les moines orthodoxes du Mont Athos fabriquaient le “Komposchini” avec des nœuds de laine noire, qui étaient attachés dans l’ordre. Cette rangée de nœuds aidait les moines à compter leurs prières. Selon les prières que le moine veut dire, il peut y avoir 50, 100 ou même 300 noeuds. Dès le 19e siècle, je sais que, chez les Grecs, le komposchini devenu komboloï n’était vraiment plus un objet à caractère religieux.

 

 

 

 

 

La place du komboloï dans la société. En Grèce, dès la moitié du 19e siècle, le komboloï était d’une part, symbole du prestige et de pouvoir des nobles et, d’autre part, il était accessoire des peuples dits de la basse classe. Les seigneurs et les notables tenaient de grands et lourds komboloï avec des grains d’ambre qui avaient nécessairement de riches “founta” soyeuses face aux gens pauvres non intégrés ou inadaptés à la haute société de l’époque. Ces derniers ayant émergés des quartiers insalubres du centre d”Athènes dans les années 30 ont préféré ôter la perle terminale et la “founta”  et même réduire le nombre de perles jusqu’au nombre de 16. On l’a appelé le begléri.

Le regain du komboloï en 1925. Ce sont les Grecs prospères arrivés, en Grèce suite à la catastrophe de Smyre en 1922, qui ont fait ardemment revivre la tradition du komboloï.  Une famille du Pirée avait sa machine qui fabriquait des perles d’ambre (j’ai trouvé sa machine au musée du komboloï à Nauplie). Elle avait sa petite boutique près du Pirée (un des premiers magasins de komboloï grecs modernes). Αprès la Seconde guerre mondiale, les écarts sociaux se sont effacés. Le possesseur du komboloï n’est plus méprisé (appelé fainéant et marginalisé par les bourgeois) et l’objet a intégré toutes les classes sociales.

Le komboloï aujourd’hui. Et bien sûr, les décennies qui ont suivi ont bien établi le komboloï dans la culture grecque. Aux initiés s’ajoutent les convertis comme ma fille et mon mari, par exemple. Mon mari a tous les jours dans les mains le komboloï de son père défunt. Il me dit que cet objet, sacré pour lui, l’empêche de fumer et de boire plus entre amis. Ma fille a aussi son komboloï. Il est en bois et ses perles contiennent des morceaux de cannelle. Elle aime sentir ses mains après l’avoir utilisé le soir entre amis  Elle l’a découvert et l’a adopté pour toujours. Oui, à travers l’histoire, des femmes pouvaient avoir leur komboloï. A l’époque du 19e siècle, cela pouvait montrer leur haut rang social.

Le komboloï comme cadeau de vie. Beaucoup de Grecs collectent des komboloï même de grandes valeurs. Ils aiment les montrer. C’est aussi une bonne idée de cadeaux pour des amis. Le komboloï est là au moment de vos nerfs, de votre calme, de vos hauts et de vos bas. Il doit devenir une extension naturelle de vous-même. C’est comme un voyage. Ce n’est plus un simple objet. C’est un bijou pour les hommes, mais aussi pour les femmes maintenant. Un cadeau spécial. Un accessoire qui vous distinguera.

 

 

 

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