L’héritage du chant byzantin de l’Eglise orthodoxe est important en Grèce et prend place lors des fêtes religieuses mais aussi bien lors de mariages que de funérailles.
Cet art spaltique qu’est le chant byzantin basé sur le chant Grégorien est inscrit sur la liste du Patrimoine immatériel de l’UNESCO depuis 2019 et on peut vite comprendre pourquoi. C’est toujours un bonheur pour moi d’écouter ces chants religieux, à l’intérieur des églises chrétiennes orthodoxes, interprétés par le pope faisant la messe et par son psalte. Quand on entend le chant byzantin, l’église se remplit d’un doux bourdon agrémenté d’une voix masculine chaude aux tons comme plaintifs mais gracieux. Je pense qu’on a là une belle représentation de la chrétienté orthodoxe séculaire…. quelle grandiosité !
Un peu d’histoire…
Le chant byzantin est un chant traditionnel liturgique transmis en grec depuis 1.500 ans dans les églises chrétiennes de la nouvelle Rome à Byzance. Le déclin de Rome au 3e siècle ap.J.C. porte sa gloire vers Byzance, une cité grecque ancienne (aujourd’hui Istanbul). La puissante vague de Chrétiens devient un élément notable dès la fin du 4e sc après J.C. et voilà pourquoi le nouvel empire romain va fleurir à Byzance pendant 1.000 ans (jusqu’au 15e sc) en tranportant avec lui, entre autres, l’art du chant chrétien. L’apogée de ce chant chrétien orthodoxe (orthodoxe depuis le 11e siècle) a surtout lieu au 13e et 14e siècle.
Comment s’est transmis le chant byzantin ? Ce sont deux des trois hiérarches chrétiens St Basile le Grand et Jean Chrysostome qui ont été les premiers grands initiateurs de la musique religieuse byzantine. Un des grands compositeurs de chant byzantin était le Père et Saint de l’Eglise chrétienne Jean Damascène (678-749 ap.J.C.) mais les premiers manuscrits sont apparus au moment du shisme ( = séparation) au 11e siècle entre l’Eglise chrétienne catholique et l’Eglise chrétienne orthodoxe. Les volumineux manuscrits que le protopsalte interprète sont des copies de ceux écrits du 15e siècle.
Voici plus bas un passage de chant byzantin chanté par le protopsalte, ami de famille Vassilis Agrokostas, professeur de musique byzantine et d’instruments de musique traditionnels de l’Ecole de musique de notre ville de Volos. Ce passage est le Chant des Chérubins ( = Angelots), le tropaire de la Grande Entrée de la Divine Liturgie.
La particularité du chant byantin. Il est chanté surtout par les hommes sans l’accompagnement d’instruments et autres voix (aujourd’hui cependant les accompagnements ont lieu). C’est un chant monodique normalement qui permet une grande liberté à l’interprète pour improviser, rallonger et garnir les mélodies. Pour sa performance, il a recours au manuscrit de chants ecclésiastiques comprenant des partitions constituées de signes globalisant la hauteur musicale, l’énergie et la “decoration” vocale. Ceci dit, le rythme de base reste invariable et extrêmement rigoureux.
Mon expérience. J’ai appris un peu la musique byzantine avec ma fille mais je n’hymne pas. Ma fille s’est initiée au chant byzantin au Collège/lycée de musique de Volos quand elle était en 5e et 4e. En effet, dans son Ecole de musique, le chant byzantin était obligatoire en tant que musique traditionnelle grecque, dans le cadre de l’identité grecque à préserver (souci des Grecs assez patriotiques puisque les cours de langue Grecque ancienne et le cathéchisme sont obligatoires pour tous les élèves grecs aussi). Je procède plus bas à une toute petite introduction. Voyez plus haut comment sont les partitions du chant byzantin, lesquelles semblent beaucoup plus simples que celles de la musique occidentale qu’on connaît.
Comment chanter un hymne byzantin ? 1.Trouver le ton. D’abord, il faut des notes globalisant la hauteur musicale relative (montée ou descente). Voici les noms des notes plus bas. Ceux qui s’initient à la musique byzantine commencent par les apprendre afin de pouvoir trouver et chanter les mélodies.
- Ni (en grec “v”) = Do
- Pa (en grec “π”) = Ré
- Vou (en grec “β”) = Mi
- Ga (en grec “γ'”) = Fa
- Di (en grec “Δ”) = Sol
- Ké (en grec “κ”) = La
- Zo (en grec “z”) = Si
2. Trouver la mélodie. Sur la partition plus haut du chant “Kyrie Eléissonn” sur la photo plus haut, la note pour commencer est “Δ” donc Sol. Comme il n’y a pas de notes écrites sur les partitions en musique byzantine, à partir de ce moment là, il faut comprendre les symboles qui dénotent les changements de tons. Les voici plus bas. Il y a 10 caractères divisés en trois catégories.
a) L’égalité : Le symbole est unique et il s’appelle Isson (qui veut dire “égal” en français). Il ne monte ni ne descend la voix mais il suit la même nom que le caractère précédent et la même acidité vocale:
b) L’ascension : Il y a cing symboles.
- L’Oligon qui fait monter la voix d’une note.
- La Petasti qui fait monter la voix d’une note
- Les Kentimata qui font monter la voix d’une note.
- Le Kentima qui fait monter la voix de deux notes soudainement.
- L’Ipsili qui fait monter la voix de quatre notes soudainement.
c) La descente : Il y a cing symboles.
- L’Apostrofos qui fait descendre la voix d’une note.
- L’Hyporroϊ qui fait descendre la voix de deux notes tout doucement.
- L’Elafron qui fait descendre la voix de deux notes soudainement.
- La Chamili qui fait descendre la voix de quatre notes soudainement.
Voici plus bas un passage de chant byzantin chanté par Vasilis Agrokostas. Ce passage hymne la naissance du Christ.
Avez-vous déjà entendu un psalte chanter dans une église chrétienne orthdoxe de Grèce ? Quelles ont été vos impressions ?
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BRAVO et Merci Elias CONSTAS