Les plus vieilles maisons athéniennes

Visiter les plus vieilles maisons historiques d’Athènes qui étaient sous le joug Ottoman, ce sera très intéressant la prochaine fois que vous viendrez à Athènes.

La vieille ville d’Athènes se trouve entre les monts de l’Acropole et du Lycabette et plus précisément dans les quartiers de Plaka et Monastiraki. Les Ottomans musulmans ont pris la cité invincible de Constantinople en 1453 et ont déferlé en Grèce. Ils sont venus occuper Athènes en 1456. Cette ville était abandonnée au moyen-âge, sous Byzance. Ses sites archéologiques ci et là dans la zone d’Athènes n’étaient pas entretenus, vu que le prestigieux passé antique d’Athènes n’intéressait pas vraiment les Byzantins chrétiens. Ils étaient préoccupés à sauvegarder un empire qui se rétrécissait dangereusement.

Les Ottomans et les Grecs vivaient harmonieusement. Du 15e au 18e siècle, la tension entre les communautés chrétiennes et musulmanes n’était pas si grande. Dans les sociétés islamiques, si un citoyen n’était pas musulman, il payait un impôt supplémentaire de 10%. Le fait que tellement de Grecs aient choisi, pendant les quatre siècles d’occupation ottomane, de ne pas devenir musulmans signifie qu’il n’était pas si terrible de ne pas être musulman, même s’il y avait une incitation économique à se convertir. Le choix était libre.

 

 

 

 

Les mosquées d’Athènes. Les Ottomans arrivent et les plus aisés construisent demeures et mosquées. Le monument le plus ancien de la période ottomane à Athènes est la mosquée Fetichié  ou «mosquée de la conquête» (photo plus haut à gauche) qui a été fondée au 15e siècle sur une église chrétienne, juste après la conquête de la ville. Sa forme actuelle est du 17e siècle. Elle est située à l’agora antique de la capitale et elle est devenue salle d’expositions. Un peu plus loin, se trouve la mosquée de Tzistarakis (photo plus haut à droite) mais elle a été bâtie plus récemment, en 1759 près de la bibliothèque du romain Hadrien. Aujourd’hui, cette mosquée est un complexe du Musée de l’art populaire grec. Il porte le nom de son fondateur, gouverneur Ottoman d’Athènes. La plupart des mosquées ont été données par des sultans ou par des personnalités influentes. Elles constituaient des dons de personnes riches ou de hauts fonctionnaires car une mosquée n’est pas construite par l’État, mais comme un hommage de charité. Le complexe caritatif d’Athènes avec la mosquée. Oui, une mosquée n’est jamais seule. Soit le même donateur, soit quelqu’un d’autre de miséricordieux avec de l’argent offre un imaret (maison des pauvres), une madrassa (école coranique), un hammam (bain) et une fontaine. Tous ensemble, ils forment le Külliye (complexe caritatif) parfois construit en plusieurs phases au fur et à mesure des dons.

 

 

 

 

 

L’atmosphère ottomane d’Athènes. Il suffit de se promener dans les rues étroites de Plaka pour la retrouver. Les hammams de la ville ont fonctionné jusqu’au 20e siècle et les Bains des Vents (photo plus haut à gauche) qu’on peut visiter vous place plus que tout autre bâtiment dans la vie quotidienne de la ville ottomane. La tradition des bains publics est transmise aux sociétés islamiques pendant la période ottomane par les Romains puis les Byzantins. La Tour des Vents (photo plus haut à droite) toujours dans le même quartier de Plaka, était un tekke (monastère) de derviches logé dans l’ancien bâtiment de l’agora romaine. La fontaine de Haseki dans le jardin de l’école d’agriculture d’Iera Odos est également préservée. C’est une des dizaines de fontaines communales à l’intérieur et à l’extérieur de la ville où les ménages avaient l’habitude de s’approvisionner en eau.

 

 

 

 

 

Le manoir des Bénizelon, rue Adrianou 96 à Plaka, était un des plus anciens et des plus brillants bâtiments de l’ Athènes ottomane (photos plus haut). Cette demeure aristocratique apppartenait à la famille du riche grec Anguelos Bénizelos né en 1490. Il était devenu “démogérontas («Sage du peuple») de la communauté grecque. Il est rapidement devenu oligarche exerçant une influence considérable dans l’administration ottomane. Sa fille est connue sous le nom de Sainte Philotheϊ (1522-1589, martyre de la foi). En tant que moniale, son pouvoir de riche bienfaitrice gênait les Ottomans. Sous le système millet de l’Empire ottoman, les chrétiens et les juifs (de religion monothéiste donc intermédiaire entre croyants et infidèles) étaient considérés comme des dhimmis (signifiant «protégés») en vertu de la loi ottomane en échange des 10% d’impôts et de leur loyauté mais cette soeur (dont le nom était Régoula Bénizelos) a dépassé les limites. Pour en revenir au manoir, soulignons qu’il a été construit au 16e siècle mais qu’il a connu des rénovations au 17e et 18e siècle. Il a l’architecture ottomane avec le hayat (balcon fermé qui ressort de la façade, photo tout en haut), le patio et le puits. Aujourd’hui, c’est un musée qu’on peut visiter. L’intérieur est bien rénové admirablement bien.

 

 

 

 

 

 

Le manoir Logothétis (photos plus haut) était une des plus anciennes maisons d’Athènes. Il a été construit au début du 17e siècle à Plaka au 14B de la rue Aréos. Le manoir était en pierre à deux étages et se démarquait bien dans le paysage athénien. Son propriétaire, Nikolaos Logothétis, était originaire de l’île de Tzia. Quand il a cessé de travailler pour l’amiral en chef ottoman Tzanoum Hotzas autour de 1750, il se marie à Athènes. Sa femme était la fille du consul de Grande-Bretagne de l’époque, Bernardos Kapetanakis, et par ce mariage, Logothétis a réussi à devenir consul lui-même. En raison de sa situation financière, il est devenu un des «seigneurs» d’Athènes. Il a acquis une maison historique achetée à un prix modeste, lorsque les précédents propriétaires ont quitté Athènes après le départ du latin destructeur qu’était F. Morosini. Dans cette grande propriété, Logothétis avait contruit l’église familiale de Saint Elissaios qui était réputée auprès du public. Sa fille est morte à un jeune âge vers 1805 et sa mort a été attribuée à la sorcellerie de l’époque. Le manoir Logothétis était la maison où Lord Elgin a rapporté les sculptures volées du Parthénon jusqu’à ce qu’il les charge à bord du navire Mentor pour l’Angleterre. Aujourd’hui, de cette demeure historique, il ne reste que son portail austère et monumental ainsi que l’escalier extérieur. En 2004, des travaux de reconstruction ont commencé et en 2005, lorsqu’ils ont été terminés, la première veillée a été organisée.

Aimeriez-vous visiter les plus anciens lieux où les Grecs ont vécu à Athènes ? 

 

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