Léonidio est la jolie petite ville balnéaire la plus célèbre d’Arcadia. Son histoire et sa culture sont encore particulières. Le tourisme n’y a pas eu d’impact négatif.
J’ai passé trois jours à Léonidio toujours en compagnie de mon mari, à Pâques, il y a peu de temps de ça. Un habitant à un café de la petite ville m’a raconté que le nom de la ville est dû, selon la tradition, à Saint Léonides et à ses confrères martyrs dont les corps ont fait naufrage sur la plage de Léonidio au 3e siècle.
Où se trouve Léonidio ? C’est une petite ville de 5.000 habitants construite dans la vallée de Daphnon sous d’impressionnants rochers de couleur rouge (propices pour les grimpeurs) du Mont Parnon. Cette charmante petite ville aux tuiles rouges se trouve sur la côte est de la péninsule du Péloponnèse avec une rivière traversant la petite ville. Elle se trouve à presque 100 kms de Tripoli. Jusque dans les années 60, il fallait prendre un ferry dans le golfe Saronique qui arrivait à Plaka, le port de Léonidio (photo plus bas). Aujourd’hui, on peut s’y rendre en traversant une route impressionnante avec pas mal de virages sur toute la côte du nord à l’est du Péloponnèse.
Οù loger à Léonidio ? Nous séjournions au Karinia Home au centre de Léonidio pour bien profiter des fêtes de Pâques avec tous ces évènements plein de couleurs et de sons. L’appartement était lumineux avec une super vue de la veranda sur les alentours. Il est tenu avec goût et dans les détails, ce qui a rendu notre séjour encore plus agréable.
Léonidio est aujourd’hui “village traditionnel” depuis 1977. Léonidio est une des plus anciennes villes maritimes de Grèce. Ce village compte une trentaine de demeures néoclassiques construites au 19e siècle. Certains édifices classés ont des influences occidentales évidentes (italiennes par exemple). La tour Tsikaliotis (photo plus bas à gauche), elle, est une maison-tour classée de 1808 combinant des éléments orientaux et occidentaux. Ses vitraux sont magnifiques. Elle a été construite par le riche marchand et habitant de Léonidio, Constantinos Tsikaliotis, membre de la Fyliki Etairia pour la Révolution. La tour est un bâtiment défensif en même temps. Protégée de toute attaque extérieure, elle est fortifiée par un haut mur doté de créneaux avec une tourelle dans un angle pour la défense de la cour. Les visiteurs peuvent visiter la tour, grâce aux initiatives de la municipalité. Les plafonds peints et sculptés sont tous des éléments de l’architecture locale tsakonienne. C’est magnifique !
Le manoir Polytimos révèle le grand passé maritime de Léonidio. C’est un merveilleux exemple du style architectural tsakonien avec les cours de galets et les puits en pierre. Le manoir a été bâti en 1816 mais il parait abandonné… dommage. Le manoir Katsikogiannis (construit en 1807) est un des 50 plus beaux monuments pro-révolutionnaires de la ville. Entièrement rénové en 2005, c’est aujourd’hui un hébergement touristique fonctionnant dans le respect historique. Et puis, Léonidio s’est surtout développé après 1826, quand l’armée turque d’Ibrahim a détruit le village voisin de Prastos. La plupart des habitants de Prastos se sont réfugiés à Léonidio.
L’église d’Ayia Kyriaki (photo plus haut à droite) est la plus importante et la plus ancienne église de Léonidio. Ayia Kyriaki s’est achevée en 1714 par son fondateur de Prastos. L’église a été rénovée sous le règne de l’évêque de Réontos et de Prastos en 1795. Son campanile est l’œuvre de l’éminent tailleur de pierre de Tinos, P.Kassarchos au milieu du 19e siècle. Elle est vraiment sublime.
Le dialecte tsakonien. Arrivée au village, je vois le panneau ««Καούρ εκάνατε τον Αγιελίδη» (prononcée “Kaour ekanate ton Ayielidi”) signifiant “Bienvenus à Léonidio”. Ce dialecte provient du dorien, un des anciens dialectes provenant du grec ancien. Il est encore parlé dans quelques villages d’Arcadie dont Léonidio. Les Tsakoniens sont arrivés au début du Moyen-âge de Laconie dans les montagnes de la région de Kynouria où se trouve le village de Kastanitsa. Les habitants de Kastanitsa, de Prastos, de Tyros, de Vaskina et de Léonidio etc tentent de transmettre ce dialecte ainsi que les coutumes tsakoniennes. Les danseurs en costume traditionnel tsakonien dansent lors de festivals nationaux et locaux ainsi que lors de festivals religieux. Les danseurs s’alignent en cercle ouvert et dansent en se tenant fermement les points et les bras (photo plus bas). Très intéressant.
Léonidio est populaire pour ses coutumes de Pâques. Le Vendredi saint, il y a la procession des cinq épitaphes de la ville qui se déroule dans une atmosphère d’émotion et de dévotion. La réunion sur la place est accompagnée par la chorale de l’église qui chante les louanges. Le Samedi Saint, après la résurrection, des dizaines d’énormes lampions colorés sont allumés et lâchés dans le ciel, depuis les cinq paroisses de Léonidio, offrant ainsi un superbe spectacle. Les habitants suivent le même rituel depuis des années, tandis que la coutume veut que chaque maison fabrique son propre ballon.
Le festival Melitzazz tout début juillet a été créé il y a 12 ans et il tient encore bien. Le but est que les anciens et les jeunes dialoguent dans le cadre tsakonien : l’histoire, la tradition, l’architecture, le dialecte tsakonien, le tissage, la danse et le goût tsakoniens sont là. Il y a, pendant 4 jours, des concerts de musique ancienne et nouvelle, des ateliers, des expositions, des films cinématographiques et les fameuses dégustations de l’aubergine locale très douce au palais. Je n’y suis pas allée mais ma fille oui. Elle m’a dit avoir goûté aux aubergines dans toutes ses formes.
Voilà ce que je peux vous dire de Léonidio. C’est une petite ville ou village très sympatique avec des habitants chaleureux. Pour ce week-end prolongé, nous n’avons pas vu d’autres villages. Nous avons plutôt profité de Léonidio à Pâques. Aimeriez-vous passer un peu de temps vous aussi à Léonidio?
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