Quelle est l’histoire du monde grec en Roumanie ? C’est un pays de religion chrétienne orthodoxe qui a son littoral sur la mer Noire.
C’est un pays de 20 millions d’habitants au nord de la Bulgarie en Europe de l’est. Il fait partie de l’Union Européenne depuis 2007. J’ai visité ce pays il y a deux ans en fin de printemps mais seulement sur la trace des Grecs. Nous avions loué un appartment à Constanza avec vue sur la mer au complexe Apartament37. C’était parfait.
HISTOIRE DES GRECS DE ROUMANIE…
La minorité grecque compte environ 10.000 âmes dans 20 municipalités. Les communautés les plus connues à travers l’histoire contemporaine sont celles de Bucarest, de Constanza, de Braϊla et de Galati. Si la Grèce est libérée du joug turc ottoman en 1827, la Roumanie, elle, est libérée en 1877. Des Grecs citadins de divers pays arrivent en Roumanie vers la fin du 19e sc et des Grecs venus d’Asie mineure complètent la minorité dans le pays. Les Grecs contribuent encore à l’économie du pays jusqu’à aujourd’hui avec environ 500 diverses entreprises actives et saines.
Les Grecs fondent des cités . Les Grecs ont été présents dans l’actuelle Roumanie depuis l’antiquité. Au 7e sc av.J.C., la cité grecque de Milet fonde la première colonie au delta du fleuve du Danube appelée Istros (Histria en latin, photo plus haut à gauche) avec des temples pour adorer certains dieux grecs. Εlle fonde aussi une colonie appelée Tomis (photo plus haut à droite), aujourd’hui Constanza. Αu 6e siècle av.J.C., elle fonde la cité de Kallatis (photo plus bas à gauche), aujourd’hui Mangalia. Loin de la mer, elle fonde aussi les cités d’Aegyssos (photo plus bas à droite) sur un affluent du Danube (Tulcea aujourd’hui), d’Axioupoli (Cernavoda aujourd’hui) etc. Toutes ses villes étaient sous l’alliance nommée “Koinon ton Ellinon” signifiant Organisation de la société grecque
Sous l’empire byzantin, la métropole de Hongrie-Valachie est fondée en 1359 par un acte patriarcal et synodal. Sous la souveraineté du souverain valaque Basarab 1er, la fondation de l’Eglise Orthοdoxe renforce l’unité de la nation roumaine. Le souverain de Moldavie, Vasile Lupu fonde l’Académie grecque en 1640 à Iasi et ordonne que les moines grecs soient admis dans les monastères pour enseigner aux enfants la langue et la culture grecques. Les Académies grecques de Bucarest et de Constantinople (Istanbul aujourd’hui) étaient les deux centres d’enseignement supérieur les plus importants pour les orthodoxes sous l’Empire ottoman. Au 18e sc, un courant d’érudits grecs a suivi les dirigeants phanariotes (puissante société post-byzantine grecque faite de marchands et de professionnels) dont Alexandros Ypsilantis. Le célèbre Grec Rigas Ferraios est éduqué à Bucarest. Influencé par les idées de la révolution française, il multiplie les écrits politiques au service de la démocratie, de la liberté et de l’indépendance des populations des Balkans opprimées par les Ottomans.
Sous l’époque post-byzantine du 17e au 19e sc, comme boussole, les intellectuels recherchent l’’héritage byzantin (dans l’administration, la législation, la religion, la vie spirituelle, la langue et l’art) pendant l’occupation turque et s’orientent vers l’hellénisme. Les Grecs avaient l’Église entre leurs mains pour consolider l’éducation et le commerce. Les Grecs sont porteurs de nouvelles idées, de nouveaux besoins, de nouvelles marchandises et ils constituent vite la bourgeoisie de Roumanie. Dans les villes de Braϊla, de Galati, de Tulcéa, de Sulina et Constanza, ils ont des usines, des magasins et des restaurants. Rien qu’à la Dobrogée, il y avait plus de 3000 Grecs. Avant la 1ère guerre mondiale, Bucarest avait une des deux plus grandes usines fabriquant des locomotives. Le commerce se faisait en langue grecque puisque les Grecs avaient le monopole des imports-exports.
A voir absolument : L’église du monastère Stavropoleos à Bucarest. C’est une église orthodoxe située dans le centre de la capitale qui a été fondée en 1724. C’est un monument historique grec dédié aux archanges Michel et Gabriel..
Photo tout en haut : Eglise orthodoxe appelée l’Eglise grecque à Bucarest (const.1900)
Pour la révolution de la Grèce, la bataille de Dragatsani en 1821. L’hellénisme de Roumanie a contribué aux luttes de libération des Grecs avec la participation de la Filiki Etairia (organisation secrète). Lorsqu’ Alexandros Ypsilantis resta quelques jours à Iasi, à la fin février 1821, il a recueilli de l’argent, des chevaux, des armes et des munitions et recruta des volontaires. L’héroïsme du Bataillon Sacré avec 500 combattants presque tous sacrifiés fera de la bataille de Dragatsani en Valachie un évènement historique inoubliable. Les Grecs de Roumanie participeront de manières diverses aux guerres (balkaniques, la 1ère et 2ème guerres mondiales). La catastrophe d’Asie Mineure à Smyrne (aujourd’hui Izmir) provoque l’arrivée massive de réfugiés grecs chassés par les Néoturcs. La préoccupation des immigrants grecs arrivant en Roumanie depuis le 18e sc est d’organiser des communautés avec églises et écoles jouant rôle décisif. Ces communautés diminuent en importance après la Seconde guerre mondiale.
Les célèbres églises grecques. L’Église orthodoxe roumaine est la deuxième plus grande juridiction autocéphale avec patriarche, après celle de la Russie. Elle n’est reconnue que depuis 1885 par le Patriarcat oecuménique de Constantinople ( = “Vatican orthodoxe” sous l’Etat turc). L’église grecque de la Dormition de la Vierge Marie de Braϊla est construite vers 1870. C’était la plus grande des Balkans après Sainte Sofia à Constantinople. C’est une église de style gothique avec des icônes portables, des livres et des reliques inestimables. La basilique grecque de la Métamorphosis de Constanza ouvre ses portes en 1868 et c’est la première église chrétienne de la ville. Dans cette église, la première cérémonie officielle de la libération de Dobroudja a lieu en 1878. Le roi Carol Ier et le prince héritier de la Russie impériale sont présents . L’église de Bucarest, l’Annonciation de la Vierge Marie, est un chef-d’œuvre ionique qui rappelle beaucoup Thissio à Athènes. À Galati, il y a l’église de la Transfiguration et à Sulina, l’église d’Aghios Nikolaos
A voir absolument : L’église des trois hiérarques d’Iasi est fondée au 17e sc. Ses reliques ont été achetées à Vasile Lupu pour couvrir les dettes du Patriarcat de Constantinople. L’église a été érigée en l’honneur du Concile d’Iasi, le plus important concile orthodoxe.
Voilà plus bas ce que j’ai retenu de mon petit voyage de 6 jours avec mon époux. Aimeriez-vous visiter les anciennes villes roumaines où la trace des Grecs est encore visible ?
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