Le célèbre moine grec Païssios du Mont Athos est devenu saint à titre posthume. Mais qui était ce moine ?
Païssios est devenu Saint de l’Église orthodoxe par le Patriarcat œcuménique de Constantinople en 2015. C’est le dernier Saint des temps modernes mais pourquoi ?
Le moine Païssios a toujours prôné 3 choses : 1) l’amour, 2) la modestie et 3) le pardon. Tout au long de sa vie, il ne cessait de prier pour que les hommes soient pardonnés. Il a travaillé dur sans s’occuper des intérêts, du pouvoir ou de l’influence. Il est connu pour ses prophéties et ses paroles s’avérant véridiques aujourd’hui et ses miracles (jeunes personnes faibles, malades ou accidentés) ayant encore lieu après pèlerinages au Monastère de Saint-Jean le Théologien à Souroti.
Voilà l’histoire de sa vie, d’après ce que je sais….
Un moine de Cappadoce. Ce moine est né en 1924 à Farassa (aujourd’hui au milieu de la Turquie) dans le nid de la chrétienté orthodoxe. Il a été baptisé par Saint Arsène de Cappadoce qui mourut la même année durant l’échange des populations (Turcs contre Grecs après la catastrophe de Smyrne par Ataturc).
Païssios à Konitsa. Il a pris le prénom de son parrain et réfugié avec sa famille, il passe son enfance dans le village de Konitsa en Epire dans le nord-ouest de la Grèce. Très jeune, il répertorie tous les miracles de son parrain Saint Arsène et dit qu’il veut devenir moine à ses parents. Ces derniers l’incitent plutôt à devenir menuisier jusqu’à la seconde guerre mondiale. Soldat, il est opérateur radio et est libéré de ses devoirs à ses 25 ans. En novembre 2017, Païssios du Mont Athos a été proclamé Saint patron des communications dans l’armée grecque.
Païssios devient moine au Mont Athos. Il a commencé par se retirer dans le skite de St Panteleϊmon et il suivit le Père Kyrillos. A ses 30 ans, il entre dans le monastère d’Esphigménou et devient officiellement moine. Il écoute modestement ses Frères et son Père. Trois ans plus tard, il entre au monastère Philothéou. Il rencontre le Père Syméon qui forme la singularité de son esprit monastique. Il passe les canons pour devenir le Moine Païssios en l’honneur du Métropolite de Césarée II en Cappadoce.
Païssios retoune à Konitsa à 35 ans et retrouve sa maison. C’est dans son village natal qu’il vient en aide aux Grecs pauvres. Pendant quatre ans, il était au Monastère Panayias à Stomio au fond de la gorge de Konitsa où passe la rivière Aoos. J’y suis allée lors de mon voyage à Konitsa il y a quelques années (photos plus bas). Tout le monde aimait ce moine pour ses oeuvres de charité incessante, sa profonde dévotion et son soutien psychologique aux gens avec l’Evangile en mains.
Païssios retourne au Mont Athos à 40 ans et il y reste jusqu’à sa mort. Il reste au skite de Timios Prodromou Iviron. Il était là sous les ordres du moine russe Tychonas pendant 5 ans jusqu’à la mort de ce dernier. Il resta ensuite dans sa cellule pendant 10 ans. Païssios avait une profonde estime pour le Père Tychonas et il parlait toujours de lui avec émotion. Entre autres, Païssios a aidé à la renaissance du monachisme au Mont Athos qui était en déclin (jusque dans les années 60).
Païssios tombe malade et est hospitalisé en 1965. Il rencontre le Père Polycarpe d’Asie Mineure qui fit tout pour que Païssios soit opéré d’une bronchectasie pulmonaire étendue mais ce dernier voulait retourner au Mont Athos. Plus tard, Païssios retourna à Thessalonique où il donna son tour à un enfant malade à l’hôpital. Païssios a ensuite été admis à l’hôpital G. Papanikolaou toujours à Thessalonique pour une ablation partielle des poumons et il a dû rester dans la ville pour se remettre d’aplomb.
Païssios retourne au Mont Athos deux ans après. Il va au sud du Mont Athos à Katounakia dans la cellule du monastère Lavra de l’hypatio, puis,il est ensuite transféré au monastère de Stavronikita où il aide à la rénovation du monastère. Enfin, en 1979, à ses 55 ans, il se dirige vers le monastère de Koutloumoussiou. Là, il trouva une cellule abandonnée appelée Panagouda. Il travailla très dur pour la recréer et il y resta jusqu’à la fin de sa vie. Puis, plein de monde lui rendait visite. Des panneaux indiquaient le chemin pour aller jusqu’à sa cellule, afin que les visiteurs ne dérangent pas les autres moines. Il recevait des lettres. Malgré son emploi du temps chargé, il poursuivait sa vie ascétique aussi intensément que possible.
Païssios affronte de nouveaux problèmes de santé à ses 70 ans. Païssios continuait toujours la dure vie ascétique et le travail manuel malgré l’opposition des médecins, ce qui aggravait encore son état de santé. Il a eu des hémorragies provenant du bas du ventre mais il refusait d’être hospitalisé, disant que «tout va s’arranger dans le sol». En novembre de la même année, il quitta le Mont Athos pour la dernière fois pour aller au Monastère de Saint-Jean le Théologien à Souroti, à Thessalonique pour la fête de Saint Arsène (10 novembre). Il y est resté quelques jours et puis, malade, on a diagnostiqué une tumeur au côlon. Il considérait le cancer comme l’accomplissement de sa demande à Dieu et comme chose bénéfique pour sa santé spirituelle. Il décéda 6 mois plus tard, le 12 juillet 1994 à l’âge de 69 ans et il fut enterré dans le Saint Monastère de Saint-Jean le Théologien à Souroti – Vassilika, à Thessalonique.
Posthumément, depuis lors, chaque année, les 11 et 12 juillet, à l’occasion de sa fête, une veillée est organisée dans le monastère. Des milliers de croyants arrivent pour vénérer Païssios. La première église en Grèce dédiée au Saint est à Néa Ephèse, en Piérie (région d’Olympe). A Chypre, il y a l’église de Saint Païssios du Mont Athos et d’Arsène de Cappadoce à Ekali, à Limassol.
Aimeriez-vous découvrir comme moi les lieux où a séjourné Païssios dans le nord de la Grèce ?
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