La sortie héroïque de la forteresse de Missolonghi en 1826 fut gravée dans la mémoire des Grecs et dans l’opinion publique des Européens lors de la guerre d’indépendance des Grecs contre le joug ottoman turc.
Je connais l’histoire de la sortie de Messolonghi depuis que je suis en Grèce car c’était un évènement héroϊque symbole de bravoure et de grand sacrifice de 3.000 Grecs Messolongites, lors de la révolution grecque. Alors, j’ai décidé aujourd’hui de vous en parler.
La sortie de Messolonghi (ou Missolonghi) se réfère à la capitulation mortelle des soldats et civils grecs assiégés quand leur défense continue contre les troupes turques et égyptiennes a été estimée perdue, à cause de l’épuisement alimentaire. Le massacre à la porte de la forteresse-ville de Messolonghi a eu lieu avant les fêtes de Pâques 1826, en pleine révolution pour la liberté de la nation grecque après 400 ans d’esclavage des Grecs sous la grande puissance turque Ottomane.
Messolonghi veut sa libération. Missolonghi se rebelle quelques mois après le 21 mars 1821 (date officielle d’ouverture de la révolution). L’importance de la rébellion a été vite remarquée par les dirigeants de la révolution déjà commencée dans le Péloponnèse. Le siège de l’administration de la Grèce occidentale prend alors place sous le nom “Organisation Occidentale Cherssos de Grèce”
Messolonghi, un point stratégique important. Messolonghi et son stratège se préservent bien dès la déclaration de la résistance nationale contre les envahisseurs turcs séculaires, le 25 mars 1821. La première fois que Messolonghi est assiégée (pendant 2 mois), c’est en novembre 1822, quand le général turc Omer Vryonis et Remit Mehmet, connu sous le nom de Kioutachis, attaquent la ville-cité forteresse et l’assiègent sans pouvoir l’occuper fin de l’année 1822. Le sultan décide alors de rencercler cette ville semblant coriace un peu plus tard.
Les sièges de Messolonghi. Un grand siège a eu lieu en 1825. L’imbattable général Ottoman Kioutachis n’arrive pas à prendre la ville insulaire par terre et mer, malgré toutes les batailles acharnées ayant eu lieu. Les assiégés Grecs restent en contact avec le grand chef militaire grec Karaϊskakis, qui menace avec succès l’armée de Kioutachis, l’obligeant à lever un peu le siège.
Le plus grand siège de Messolonghi avec les Egyptiens. Ne parvenant pas à prendre la ville, Kioutachis a recours aux armées du général Egyptien Ibrahim pasha. Au début de l’automne 1825, une grande flotte de plusieurs pays du nord de l’Afrique part d’Alexandrie accompagnée d’une armée de terre notable (20.000 hommes). Le siège reprend de plus belle mais, en février 1826, les Turcs n’avancent pas. Le glorieux amiral Andreas Miaoulis avec sa flotte réussit à ravitailler Messolonghi et la défense des assiégés reste forte.
Les forces grecques grecques déclinent. À partir de mars, la situation change avec l’occupation par les Turcs des îles stratégiques de la lagune Vassiladi et Dolmas. Ceci dit, les Grecs gardent le contrôle de l’île de Klissova après une bataille assez sanglante mais victorieuse des Grecs. Cependant, Miaoulis ne pouvait plus ravitailler la ville, vu le nombre de navires dispersés partout. De plus, Karaϊskakis avait trop de fronts importants à maintenir (il est déjà affaibli par la maladie, la tuberculose). Les Messolonghites étaient désormais seuls.
Les défenseurs face à la faim. La situation dans la ville est devenue dramatique et la faim a commencé à préoccuper les habitants. Ils ont épuisé les vivres qu’on distribuait au compte goutte à chacun. Puis, ils grillaient des chats et des rats. Ils mangeaient même des membres de corps morts. Face à cette situation atroce avec des maladies qui apparaissaient, le conseil des chefs de la ville-péninsule décide consciemment d’ouvrir la porte du sacrifice de Messolonghi. La sortie est fixée la nuit du samedi de Lazare (samedi avant Pâques où le Christ réssucite son ami Lazare) le 10 avril 1826.
Le massacre de Messolonghi. A la sortie héroϊque, l’armée turco-Égyptienne répond par une forte attaque accompagnée d’une boucherie totale. Des milliers de Grecs ont été massacrés et/ou capturés. Des centaines de femmes ont été vendues sur les marchés de l’esclavages en Orient. Seulement plus d’un millier de Messolonghites ont réussi à se sortir de la chute de Missolonghi.
Tableau de Théodore Vryzakis (1814-1878)
Les auto-sacrifices dévastateurs. Dans de nombreux endroits de la ville intra-muros, il y avait des scènes dramatiques. Par exemple, le vieux sage combattant Christos Kapsalis, au moment où il est entouré par les Turcs avec leurs grands sabres chez lui, où des blessés, des vieillards et des enfants s’étaient rassemblés, met le feu au baril de poudre pour tout détruire sur plusieurs mètres à la ronde (tableau plus haut). Un autre exemple, le métropolite Joseph fait exploser le moulin à vent, en tant que dernier acte de résistance, quand il se senti entouré par l’ennemi.
Les Européens sont pour la cause grecque depuis le début de la révolution grecque. Inspirés par la Révolution Française de 1789 et de ses idéaux, les Grecs pensent à leur tour que la libération du pays est difficile mais pas impossible. L’heure est arrivée où les Grecs doivent se battre contre un joug ottoman de 400 ans. Le nombre de combattants est si petit face aux armées ottomanes bien organisées, les combats des Grecs sont si héroϊques et vains, le massacre de Chios et celui de Messolonghi apparaissent si injustes que les journaux et chefs-d’oeuvre artistiques (peintre Delacroix et ses tableaux plus haut et tout en haut) fleurissent en parlant de la cause grecque, dès le début des années 1820.
La question de la libération des Grecs en Europe. L’opinion des Occidentaux pour la libération des Grecs de l’emprise des musulmans prend forme. La chute de Messolonghi et le mouvement Philhellène accélèrent les procédures d’un accord entre les Grandes Puissances (Russie, Angleterre, France) sur la solution finale de la cause grecque. Ce n’est cependant qu’en 1827 qu’ils agissent vraiment (La bataille de Navarin victorieuse) car ils remarquent que les Grecs ne tiendront plus bien longtemps. Les armées musulmanes menacent aussi réellement les puissances Européennes de l’Ouest. La ville de Messolonghi est libérée 2 ans plus tard, le 11 mai 1829. En 1937, Messolonghi est reconnue comme “Ville Sainte” et le dimanche des Rameaux est Jour de Commémoration de la Sortie de Messolonghi.
Aimeriez-vous voir la vieille ville de Messolonghi ? Si vous l’avez-vue, que pourriez-vous nous dire ?
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