Autour du village fantôme de Mavronoros

Autour de Mavronoros en Epire, dans le nord-ouest de la Grèce, une riche histoire et nature est à découvrir à travers les villages.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le village de Mavronoros (mavron–oros) signifie «Montagne Noire» en grec. Les nouveaux habitants du village d’Épire lui ont donné ce nom parce qu’il devient sombre et inquiétant quand une tempête arrive au dessus. Mais quelle est l’histoire de ce mystérieux village ? Aujourd’hui, c’est un village abandonné dans le nord-est de la région grecque de l’Épire. Dans un décor montagneux naturel et particulier, ce village est connu pour sa brave résistance face aux Ottomans. Mavronoros avait un des secrets les mieux gardés dans le pays. Νοus décidons, moi et mon mari, fin de l’été dernier, d’aller voir ce village entre autres. Sur la route nationale Grévéna-Métsovo. arrivés à Mavranaii, nous tournons à droite et nous ne tardons pas à arriver à Mavronoros. Rien que des ruines de maisons en pierre grise. Les aires de battage sont restées intactes au sommet. L’école est restée debout malgré qu’elle soit martyre en 1909 : des pilleurs turcalbanais ont tués trois personnes à l’intérieur de l’école.

Οù loger dans la région ? Nous avions réservé une chambre pour 4 jours au 19.40 Luxury Guesthouse à Kalpaki, dans ce village historique (la première bataille grecque victorieuse contre les Italiens a eu lieu là-bas en Νovembre 1940). Je signale que la Hassapo-taverna Haskos est formidable avec ses viandes caprines grillées sur la braise. Le décor intérieur lumineux est agréable avec la cheminée.

L’histoire de Mavronoros commence en 1865 quand des villageois grecs de Glusta, de Gardiki, de Vortopia et de Tziouboukatika, irrités par la domination ottomane, se regroupent et font un pacte pour créer un nouveau village. À la recherche d’un endroit assez éloigné et difficile d’accès pour les protéger des Ottomans, ils décident de gravir la montagne Kassidiari à une altitude d’environ 1000 mètres. Les villageois construisent l’église de Saint-Georges et puis, une école et une source d’eau. 40 familles s’installent dans des maisons faites en pierre et à deux étages ! Les habitants cultivaient des vignes et à plantaient des arbres, sous la faveur des occupants séculaires Turcs. Grâce à l’agriculture, les habitants se débrouillaient bien. Le problème est que des bandes d’Albanais pillaient les villages grecs dont Mavronoros. Ils attaquaient les bergers surveillant les troupeaux de caprins.

 

 

 

 

 

 

 

Le village de Mavronoros ne s’est jamais rendu. Les nouveaux habitants y ont vécu dans le calme jusqu’en 1912, année où les Turcs attaquent et incendient tout le village de Mavronoros. Les guerres balkaniques commencent. Considéré comme un passage, le village est devenu champ de bataille. Ainsi, de nombreux habitants l’abandonnent et se réfugient dans d’autres villages ou dans les montagnes. Pourtant, Mavronoros ne s’est pas rendu. Les villageois ont réutilisé tous les moyens dont ils disposaient pour reconstruire leur village. Et puis, des habitants ont commencé à quitter le village pour des pâturages plus verts autour de 1890. De nombreuses familles sont aussi allées dans un nouveau village contruit à une plus basse altitude, après la Seconde Guerre mondiale. Le dernier homme qui vivait dans le village est parti en 1964 et, depuis, Paléo Mavronoros ( = l’ancien Mavronoros) est abandonné et le nouveau village de Neo Mavronoros est construit.

La région autour de Mavronoros est d’une grande beauté avec ses villages pittoresques au sommet des montagnes. Aujourd’hui, le magnifique petit village de pierre d’Épire qu’était Mavronoros n’est plus qu’une village en ruine. Pourtant, il nous rappelle la détermination du peuple grec à vivre sa vie dans la liberté.

Le village de Doliana (photo plus bas à gauche) se trouve près de la route nationale EO22 du côté nord. C’est un village à voir à une altitude de 1200m. Ce village est construit sur plusieurs collines et toute la vallée de la rivière Kalamas est visible du village. D’ailleurs, le nom de Doljane signifie «l’habitant de la vallée» en langue slave. Le village a été construit au 15e sc et il faisait partie des villages privilégiés de la région de Zagori. Il s’est vite développé pour acquérir la réputation de village riche. Ali Pacha en 1792 le détache alors de Zagori et en fit son Τchiftlik (obligation des propriétaires terriens de cultiver pour les occupants Turcs).

Que voir à Doliana ? Dans ce village historique, je vous propose de voir un des plus anciens édifices de l’époque byzantine. A l’entrée du village, il y a le monastère d’Aghios Dimitrios construit en 1127 après J.C. sur des terres appartenant à ce monastère. Sur la place du village, on trouve l’église principale appelée “Génesis de la Mère de Dieu” (en grec “Yennissi tis Théotokou) qui a été construite sous l’ordre d’Aghios Kosmas en 1790 avec l’aide financière d’Ali Pacha de Ioannina. L’église en pierre avec son iconostase en bois sculpté et ses hagiographies provoquent clairement mon admiration.

 

 

 

 

 

 

Le lac de Zaravina. Nous reprenons la route nationale EO22 vers la frontière pour aller voir le lac de Zaravina. Il se trouve au bord de notre route. C’est un lac naturel peu connu en Grèce à une altitude de 450 m et à une profondeur de plus de 30m ! Nous ne sommes qu’ à 15 kms de la frontière avec l’albanie. Zaravina est un point de référence pour la région à cause de sa beauté naturelle et de son importance écologique (Journal officiel de 1983). Depuis 2009, le lac revient à l’Etat grec, tandis que plus tard, il est inclus, avec la forêt voisine de Méropi, la vallée de la rivière Gormos et la ville d’Oraiokastro, dans le réseau européen pour la protection de l’environnement naturel NATURA-2000. L’été, les habitants des alentours vont se baigner au bord du lac (photo plus bas à gauche) et presque chaque année, un festival de musique prend place au bord du lac avec des célébrités grecques.

 

 

 

 

 

 

Le village de Delvinaki (photo plus haut à droite) est connu pour être une forteresse héroïque dans le soulèvement contre Ali Pasha, le tyran Ottoman de l’Épire. Les luttes incessantes de ses habitants ont fait blanchir la barbe d’Ali Pacha. À Delvinaki, on admire l’église de la Dormition de la Vierge Marie construite en 1619 et rénovée en 1830 ainsi que le monastère d’Aghios Athanassios, construit au 18e siècle. S’il est ouvert le jour où vous viendrez, appréciez le musée folklorique. L’école des garçons et l’école des filles ont été déclaré monuments historiques. En 1913, Delvinaki est libéré par l’armée grecque pendant les guerres balkaniques et depuis, le village fait partie de l’État grec. Ce village est magnifique… il vaut la peine d’être visité. J’ai apprécié la simplicité des tavernes et l’hospitalité de ses habitants.

Voilà ce que j’ai vu autour du village abandonné de Mavronoros. C’était un séjour agréable plein d’images exceptionnelles rappelant l’histoire tourmentée de cette région proche de l’Albanie. Aimeriez-vous, vous aussi, visiter cette région ?

 

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