Nikiforos Lytras (1832-1904) est un des peintres du 19e sc les plus importants en Grèce pour sa peinture réaliste. Il est le premier grand peintre professeur aux Beaux-Arts d’Athènes.
L’enfance de Nikiforos Lytras. Nikiforos a eu la chance d’être à Pyrgos, le plus beau village de la superbe île grecque de Tinos, reine de la sculpture sur marbre. Son père, Antonis Lytras, était d’ailleurs un sculpteur talentueux connu. Nikiforos se marie à 47 ans avec la fille d’un grand commerçant de Smyrne et il a 6 enfants dont Nikolaos Lytras qui devient un peintre célèbre en Grèce. Il meurt à 72 ans d’une brève maladie peut-être provoquée par l’inhalation des peintures toutes ces années. Sorti de l’Ecole des Beaux-Arts de Munich, Ν. Lytras progresse vite en peinture historique réaliste. Nikolaos Gyzis, un peintre devenu aussi célèbre que lui, est lui aussi originaire de Tinos. Ils se sont cependant connus pendant leurs études à Munich. Tous les deux sont les peintres reconnus et glorieux du 19e sc en Grèce. Professeur presque 40 ans à l’école des Beaux-Arts d’Athènes, Nikiforos poursuit son métier avec belle conscience et zèle. Son long mandat en tant que professeur a fait se propager les bases du développement de la peinture néo-grecque. Bien qu’il soit toujours attaché aux principes de l’académisme de l’école de Munich, il incite ses étudiants à être ouverts aux nouvelles tendances comme par exemple l’impressionisme. Dès 1880, la renommée de N. Lytras est établie. Une série d’expositions internationales et grecques s’ensuivent, ainsi que des médailles. En 1903, il est décoré de la Croix d’or du Sauveur. 
L’oeuvre de N. Lytras (autoportrait plus haut à gauche et photo à droite avant sa mort)
Période de peinture historique. De 1850 à 1865, Lytras est en Allemagne aux côtés du grand peintre réaliste et professeur Karl Theodor Von Piloty. N. Lytras peint des thèmes grecs de la mythologie et de l’histoire. Les tableaux “La pendaison du patriarche Grégoire V” (photo plus bas à droite) , Pénélope défait sa tapisserie”, Antigone devant le mort Polynice” (son frère, photo plus bas à gauche) sont magnifiques. J’ai vu récement beaucoup de ses tableaux de cette période qui se trouvent aujourd’hui à la pinathèque de Munich. Ce qu’a N.Lytras de plus de Polity, ce sont des scènes historiques dramatisés par des éléments d’éthique et de passion.
L’hagiographie. Dans ses années estudiantines (jusqu’en 1855), Ludwig Thiersch (iconographe Allemand et directeur des Beaux-Arts de Munich) engage N. Lytras comme assistant pour l’hagiographie de l’église russe du Sauveur de Lykodimos à Athènes. N. Lytras combine admirablement l’iconographie byzantine avec l’esthétique byzantine. Et puis, οn lui propose un siège de professorat sur le classicisme mais il refuse cette place car son coeur est en Grèce. Dans les années 1870, avec N. Gyzis. il voyage en Asie Mineure et en Egypte et ces pays l’inspirent pour donner des notes orientales à certains de ses tableaux qui nous montrent comment vivaient certains peuples.
Le peintre de portraits. A son retour en Grèce en 1865, N. Lytras peint plutôt des portraits, ceux de certains membres de riches familles d’Athènes. Ιl est prisé dans les cercles artistiques Athéniens de l’époque. Maintes expositions ont lieu à Athènes mais aussi à Paris (4 expos) et à Vienne (à l’expo mondiale de 1873). Dans ses portraits, on ressent cette infiltration psychologique dans la personnalité des gens.
Le peintre de la vie grecque. Ces oeuvres sur la quotidienneté des Grecs de la campagne et de la ville, sur la vie familiale et sur les enfants nous éclairent sur leurs traditions grecques de son époque. D’aillleurs, dès 1880, l’éthographie domine aussi dans la littérature (voir A.Papadiamantis, Karkavitsa…) N. Lytras est le premier peintre grec qui présente des œuvres inspirées des coutumes grecques avec sincérité (et non plausibilité). Lytras prône un retour à l’explicité des racines grecques. Il veut mettre en évidence son identité nationale et revendiquer le sentiment ethnique. En tant que créateur et enseignant, avec une éducation académique et un intérêt authentique pour l’art, il a marqué le cours de la peinture en Grèce. Les dessins et les formes de ses œuvres, la maison grecque idéaliste et la vie quotidienne des Grecs reflètent la noblesse, la spiritualité et la simplicité des lieux.
«Les Chants de Noel», l’oeuvre célèbre que j’aime (tout en haut). Presque tous ses tableaux se trouvent à la Pinacothèque d’Athènes. Ses œuvres célèbres ethographiques telles que « les Chants de Noel», « Le retour de la fête de Penteli », “le Vendeur de lait” relatent vraiment les sentiments grecs de l’époque. Le tableau “Les chants de Noel” (1872) est mon oeuvre préférée pour ses symboles. J’aime cette sensibilité à l’esprit festif de Noël et son atmosphère lyrique (coucher du soleil avec la lune qui monte). Le but du peintre était d’expliciter la réalité grecque de l’époque (l’arbre dénudé représente la pauvreté) avec ses difficultés et l’effort quotidien pour la survie. En échange des chants, les enfants recevront des grenades (symbole d’abondance et de la bonne chance). On voit que les enfants sont d’origines diverses (on nous montre que la joie des enfants est sans aucune distinction). Cette oeuvre relie le passé au présent en envoyant encore aujourd’hui le message joyeux de la naissance, de l’amour, mais aussi de la solidarité afin d’unir tous les peuples (défiant restrictions et discriminations).
Le superbe tableau de “l’Attente”. Suite aux voyages de N. Lytras à Paris, il renouvelle ses expériences pincturales, influencé par les peintres Français. Les couleurs de ses tableaux s’ouvrent encore plus, la lumière devient plus perceptible, les contours plus clairs et le réalisme est encore plus net. Le tableau “L’Attente” comme “le Baiser” en sont des exemples. En regardant cette jeune fille attendant son amoureux avec impatience par une toute petite fenêtre, on ressent une tendre émotion. Lytras passe de l’éthographie à une vision personnelle d’une grande beauté. Le ton sérieux imperceptiblement mélancolique du tableau, la simplicité de la palette des couleurs (blanc, sépia, ocre) et son élaboration annoncent les dernières créations de l’artiste.
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