Αu bord du fleuve Évros, de beaux villages grecs

Visitez Ferrès, Soufli, Didimoticho, Pythio et Orestiada. La route parallèle à la frontière turque, coupant des villes et des villages par la moitié comprend des paysages de Grèce d’une rare beauté. Une ligne de chemins de fer relient toutes les villes de Thrace

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Νοus décidons, moi et mon mari, au printemps 2022 d’aller en Thrace orientale pour quelques jours. Nous venons d’Alexandroupoli où nous séjournions (un week-end chez des amis). Nous quittons Alexandroupoli un lundi. Nous passons par Trianoupoli et nous arrivons après 28 kms de route dans le village de Ferrès. Oui, Ferrès est la première petite ville que l’on rencontre.  

Le village de Ferrès comprend aujourd’hui 4000 habitants (photo plus bas à gauche). Le village a été fondé autour du monastère fortifié de Panayia Kosmosotira (photo plus bas à droite) construit par Isaac Komnène (fils de l’empereur Αlexis 1er Comnène) et dans lequel il est lui-même enterré en 1152. Panayia Kosmotira signifie “Vierge salavatrice du monde”. Le monastère, est un des meilleurs exemples de l’art byzantin de Constantinople (aujourd’hui Istanbul) en Grèce. L’église principale était un édifice à croix inscrite (église divisée en 9 baies par 4 colonnes), la baie centrale étant plus grande que les 8 autres et dôme. Vers 1355, les Turcs Ottoman ont pris Constantinople et déferlent en Grèce et dans le sud-est de l’Europe. Le monastère alors occupé par les Ottomans, voit son catholikon se convertir en mosquée. En 1940, des réparations prennent place et le catholikon redevient église chrétienne. Le monastère était entouré d’une double ligne de remparts fortifiés. La muraille intérieure avait des tours à chaque coin, dont trois nous sont parvenues assez bien conservées. Le complexe monastique pouvait faire vivre les villageois de la région. Il y avait deux ponts construits par Isaac Comnène passant sur le fleuve Evros mais on ne les voit plus aujourd’hui.

 

 

 

 

 

Le village de Soufli, lui; est connu pour la prospérité de la production de la soie à la fin du 19e siècle. C’est une très belle petite ville comptant environ 4000 habitants. Il n’y a plus que de petits ateliers  artisanaux de sériciculture dans le but de perpétuer la tradition. Des magasins vendent les articles en soie locale. Soufli se trouve à seulement 500 mètres de la rivière Evros et de la frontière gréco-turque (le fleuve Evros est la ligne de frontière avec un long mur empêchant les immigrants clandestins de passer -surveillabe par Frontex-). On peut voir de belles vieilles maisons avec étage “devancé” couleur ocre et de belles églises. Vous pouvez visiter les deux musées de la soie et deux musées sur le folklore local (photos plus bas)  . L’entrée va de zéro à 3 Euros/personne par musée.

 

 

 

 

 

 

La ville de Didymotique (ou Didymoticho en grec, photo tout en haut) se trouve tout au nord- est du pays à seulement deux kilomètres de la frontière avec la Turquie. Εlle compte aujourd’hui 8000 habitants environ. C’est une ville fondée au 7e sc. C’est le siège du grand empereur byzantin Basile II au 11e siècle. La ville est ensuite pillée par les croisés puis reprise par les Byzantins au 13e siècle. Les Turcs Ottomans ne tardent pas dans leur avancée jusque dans les Balkans. Suite à la victorieuse première guerre mondiale pour les Grecs, Didymotique est cédée aux Grecs. C’est une ville très intéressante donc à visiter. Αu début, c’était une cité romaine du 2e sc qui s’appelait Plotinopolis. Dans la vieille ville moyenâgeuse, on découvre des églises du 13e et 14e siècle et le château byzantin. On peut aussi voir la mosquée Bayezid du 15e qui est une des plus belles des Balkans.

Νotre logement était à Didymotique. Nous séjournions à l’hôtel Ermis. C’était un hôtel 3 étoiles sympa. Notre chambre n’était pas très grande mais de notre fenêtre; on voyait de plein d’espace. De notre balcon, nous avions une vue panoramique sur la ville de Didymoticho. Le petit déj n’était pas compris mais moyennant 6 Euros, nous ne manquions pas notre café devant un snack sympa pour bien se réveiller.

Le villade Pythio se trouve à 12 kms au nord de Didymotique. C’est un tout petit village très sympatique avec un château qui domine sur les alentours (photo plus bas). Le château de Pythio est construit à la périphérie du village. Il a été bâti dans la première moitié du 15e siècle, suite à des différends internes pour le trône byzantin, lorsque Jean VI Katakouzénos a revendiqué l’empire face au successeur légitime Jean III Paléologue. Il a faire construire la forteresse à cet endroit pour contrôler la vallée devant le fleuve de l’Evros.

 

 

 

 

 

Le tumulus de Doxipara. On y arrive, soit de Didymotique (ce que j’ai fait) en traversant l’affluent de l’Evros, l’Erythropotamos, soit d’Orestiada, en traversant le bassin d’Ardas, pour atteindre la pointe nord-ouest de la préfecture d’Evros. A 10 minutes de la frontière gréco-bulgare, on apprécie l’immensité des plaines fertiles Balkaniques.Les villages auraient pu rester dans l’oubli sans la découverte en 2002 d’une impressionnante tombe de l’époque de l’empereur romain Trajan. Près des tombes, cinq voitures et quinze chevaux ont été trouvés en très bon état. Au début du 2e siècle après J.C., quatre membres d’une riche famille de propriétaires terriens sont morts successivement et ont été incinérés au même endroit, près de la route menant d’Andrinople à Philippoupoli (Plovdid en Bulgarie aujourd’hui). Au même endroit, une grande tombe a été progressivement construite, afin de garder vivante la mémoire des morts à travers les siècles.

 

 

 

 

 

 

 

Le village d’Orestiada ou Néa Orestiada n’est pas le village qui m’a attiré le plus. Il se trouve sur une plaine pas loin du fleuve d’Evros. C’est une ville contemporaine fondée par des réfugiés grecs d’Adrianoupoli, ville devenue turque en 1923. Le fleuve Evros est, depuis, la frontière naturelle entre la Grèce et la Turquie. La place d’Orestiada est grande et sympatique avec ses cafés tout autour. J’ai visité avec mon époux le musée historique et folklorique qui expose l’histoire des réfugiés, leur persécution et leur installation dans la nouvelle ville de Néa Orestiada.

Voilà les villages que j’ai visités au bord du fleuve Evros. Etes-vous passé dans cette région limitrophe peut-être pour entrer en Turquie ?

 

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